L’étonnant pouvoir du moment présent

Ma récente opération chirurgicale fait bien les choses,
Elle m’impose un arrêt et me donne du temps,
Un temps pour moi, pour profiter du moment présent.

Assis au soleil, je ferme les yeux et je laisse aller mes pensées.
Ce sont les moments difficiles voire désagréables qui s’emparent d’abord de mon mental.
Ce sont des visages hostiles qui apparaissent les premiers.

Je me rappelle le conseil d’un ami :
« Ne laisse pas des personnes inamicales habiter dans ta tête, sans payer le loyer ».

J’ai du mal à chasser ces personnes de ma pensée.
Elles s’invitent systématiquement.
Me surprennent quand je ne les attends pas.
Et me rendent la « digestion » difficile, au point de ne pas pouvoir en parler.

Je suis donc le seul à pouvoir gérer cette intrusion.
Le seul aussi que ça gêne.

Pardonner pour vivre le moment présent.

Deux solutions s’offrent à moi. Oublier ou pardonner.
On entend souvent dire : « Je pardonne, mais je n’oublie pas. »
Je crois que ce sont ceux qui ne pardonnent pas vraiment,
Qui s’abritent derrière cette petite phrase.
Une petite phrase pour sauver l’honneur et pour ménager son ego.

Ne pas oublier, c’est entretenir une place pour la rancune au fond de soi.
C’est risquer de se faire du mal.
C’est encombrer inutilement le présent et ressasser sans fin les choses du passé.
Un passé qui n’existe plus et que nous ressuscitons à l’envi, dans notre mental.
Pour notre plus grand désagrément.
Un passé que nous déformons et amplifions pour mieux nous tourmenter.
Et donner aux choses la gravité qu’elles n’ont pas.
Qu’elles n’ont jamais eue.

Mais comme on ne peut oublier sur commande, en appuyant sur un bouton,
Il existe un moyen simple pour ne pas s’entêter et faire taire le mental.
Le lâcher prise… C’est à dire accepter ce qui est.

Lâcher prise pour mieux pardonner.

Lâcher prise pour mieux pardonner ou… pardonner pour mieux lâcher prise.
Ce sont les réflexes à avoir pour ramener la paix intérieure.

De toute façon le temps se chargerait de lisser ces mauvaises expériences.
De les remettre à leur place de simples péripéties.
Et dès que nous saurions en rire, nous en serions définitivement guéris.
Gagnons du temps, lâchons prise.

Perdu dans mes pensées et prisonnier de l’importance que je leur donne,
Je m’aperçois que pendant ce temps je fais abstraction du soleil qui pourtant me chauffe,
Du ciel bleu qui invite à la détente,
Des quelques nuages qui y dessinent des figures éphémères,
De la température douce qui m’enveloppe,
De cette gorgée d’eau qui rafraîchit ma bouche et s’en va au fond de moi,
Du silence que quelques oiseaux animent de leur insouciance,
De ma respiration et de l’énergie dont je suis dépositaire,
Du moment présent qui me libérerait de mes peurs et de mes angoisses,
De cet instant de présence intense à ce que je suis et à tout ce qui m’entoure,
De cet espace qui m’incite à la vie et à la paix…

La paix qui s’installe petit à petit quand l’ego et son cortège de problèmes ont laissé la place.
Ça y est, je vais bien…

On va mieux dès qu’on fait abstraction du passé qui paralyse,
Dès qu’on privilégie le moment présent.
Dès qu’on pardonne ou qu’on lâche prise.

On retrouve alors toute la paix et la puissance de son esprit.

Norbert MOUIREN

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Sur le même thème… 

Lu sur le Blog de Jacques Lecerf :
« Ce qui est passé a fui ; ce que tu espères est absent ; mais le présent est à toi. »

Pour aller plus loin…

Un guide d’éveil spirituel par Eckhart Tolle

Contact : contact@motsenliberte.fr   –   Illustration photo de l’article : Jacques Lecerf

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3 Commentaires

  1. Lecerf Jacques 7 janvier 2017 at 20:54 - Reply

    Bonsoir Norbert
    Toutes mes excuses pour avoir tant tarder à venir lire tes Mots en liberté ! Depuis plusieurs mois des soucis de santé, et physiques et psychologiques ,ne me permettent pas d’être un homme heureux même si je parviens à faire quelques publications sur Facebook …
    En tout cas Bravo et merci pour ces invitations à réfléchir ,à se remettre en question ,à se tourner vers l’essentiel …
    Toute mon amitié sincère
    Jacques

    Lâcher-prise, accepter ce qui est, ce qui survient, accepter l’autre dans sa différence, sans le vouloir pareil à soi, ou tel qu’on voudrait qu’il soit, aimer sans vouloir attacher, identifier, asservir…
    Le lâcher-prise, c’est l’humilité, la simplicité retrouvée, l’état sans désir. Sans désir, on est sans pensée ; sans pensée, on est dans la réalité. » Yoga sutras de Patanjali

  2. Martine 27 décembre 2016 at 15:03 - Reply

    Comme tes paroles sont apaisantes !
    Mais je me retrouve malheureusement dans le cas de la personne qui pardonne mais n’oublie pas.
    Ce que tu dis à ce sujet est bien vrai mais j’ai beau lutter, je ne parviens pas à oublier.
    Pour l’instant, je n’ai trouvé l’apaisement que dans la prière.
    L’instant présent est à moi, certes, mais il ne me convient pas
    Par contre, si je considère que ce que j’espère est absent, alors où est l’espoir, pourtant indispensable?
    Après un grave accident qui m’a lourdement handicapée, je lutte chaque jour pour retrouver une autonomie
    qui me permettra de retrouver une vie sociale normale et de pouvoir aider mon prochain et si je ne peux
    espérer le futur, alors à quoi bon lutter ?

  3. GUILLOT Daniel 21 décembre 2016 at 09:02 - Reply

    Tu m’as souvent dit que le pardon valait mieux que la haine .
    L’amour est plus léger à porter que la peine.
    Mais du passé on peut cependant garder contre son cœur les meilleurs moments.

Je réagis à cet article !

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