Le rire c’est comme les essuie-glaces

Le rire, c’est comme les essuie-glaces, ça n’arrête pas la pluie mais ça aide à avancer.

J’ai souvent rêvé de faire rire, d’amuser, de détendre,
De faire oublier pour un temps les soucis, la morosité, les mauvais coups de la vie,
D’entraîner d’autres avec moi, dans un moment magique et lumineux de pur bonheur.

Mais ceux dont le métier est de faire rire savent tous,
Que le « bide » est au détour de chaque mot.
Qu’une « vanne » loupée ou vaseuse,
Vous classera sans ménage et sans recours dans la catégorie des « lourdingues ».

Il est plus facile de jouer sur l’émotion, sur la grisaille des vies et sur le désespoir ambiant.
Si ça ne marche pas, on ne remarquera pas le manque de compassion.
Et quand ça fonctionne, les mouchoirs qui se glissent vers l’humidité des yeux,
Font beaucoup moins de bruit que les gorges déployées.

Pour que quelqu’un vous fasse rire il faut d’abord l’aimer ou en tout cas ne pas lui en vouloir.
Il faut bien le connaître. Alors il peut vous surprendre, vous étonner, vous déconcerter.
Le rire prend par surprise et il faut être disponible pour se laisser embarquer.
On ne se prépare pas à rire. Le rire, c’est la spontanéité des gens pas compliqués.

Le rire est communion

Les gens importants ne rient pas. A la rigueur, ils sourient avec bienveillance.
Ils ne se laissent pas distraire de l’importance de leurs vies.
Chez ces gens là, on ne rit pas, monsieur, on juge ou on fait semblant.
Ils n’ont pas de temps à perdre avec la bonne humeur.
D’ailleurs, ils sont souvent d’humeur égale, quand ce n’est pas d’humeur exécrable.
Le rire c’est pour les désœuvrés. C’est pas sérieux et c’est du temps perdu…

Il y a un temps pour rire et pour prendre du bon temps.
Mais certains n’ont plus de temps pour rien.
Il n’ont plus que les yeux pour pleurer.

Pourtant le rire, c’est une partie profonde de nous mêmes qui met le nez dehors.
Notre part d’insouciance et de gratuité affichée sur nos visages qui s’animent.
Un éclat de nous. Un éclat de rire. Une victoire.
Il nous emmène parfois jusqu’à la folie et jusqu’à l’incontrôlable fou rire.

Et quand le rire est partagé, quand il se communique, quand il est contagieux.
Quand il arrive au sommet de son art, le rire est communion.

Quand il panse les blessures d’une rude journée et nous fait tout lâcher,
Lorsqu’il libère les larmes pour ne pas les abandonner à la tristesse,
Quand, morts de rire, il nous sauve enfin et nous fait revivre,
Il n’arrête pas la pluie, le rire, mais il permet d’avancer.

Norbert MOUIREN

Contact : contact@motsenliberte.fr

 

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8 Commentaires

  1. Gal L-J 23 février 2018 at 17:56 - Reply

    Bravo Norbert pour ce très bon texte qui remet beaucoup de choses à leurs justes places.

  2. Catherine Durand 18 février 2018 at 11:24 - Reply

    Oui c’est tout à fait cela rire et partager

  3. Bottari Bernard 13 février 2018 at 23:30 - Reply

    Bravo Norbert
    Le rire est bien le bain de jouvence de l’esprit.

    • Gilles 21 décembre 2023 at 20:41 - Reply

      Oui, bravo pour ces mots inspirés. C’est tout cela le rire, l’insouciance, la connivence et un pied-de-nez à l’infortune

  4. Marie-José 12 février 2018 at 15:51 - Reply

    Merci Norbert! Combien je suis d’accord avec toi. Une journée sans rire est une journée perdue. Et, pour moi, le rire qui détend, redonne la confiance indispensable à la vie. Le ciel de la journée s’éclaire avec le rire.

  5. Martine Bouveret 12 février 2018 at 13:00 - Reply

    Merci Norbert,
    Encore une fois, tu as su trouver les mots pour traduire notre ressenti.
    Bravo et bonne journée

  6. Chantal BIET 12 février 2018 at 12:05 - Reply

    Majestueux ! 😉

  7. Nikolovski Jean-Pierre 11 février 2018 at 10:13 - Reply

    Très joli texte Norbert. C’est vrai que rire sans retenue c’est révéler une part sincère de soi. Ça fait plaisir au bienveillant et l’ami rebondit et renchérit volontiers.

Je réagis à cet article !

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